samedi 9 mai 2009

Une réponse de la région Rhône-Alpes

Cette réponse de Mme Bernard, directrice régional adjointe des services en Rhône-Alpes, au nom du président Jean-Jack Queyranne, nous est parvenue le 5 mai suite à notre question adressée à tous les conseils régionaux, du 27 avril.

Bonjour,
Suite à votre demande, veuillez trouver ci-dessous réponse de la part de la Directrice adjointe des services .
Vous en souhaitant bonne réception,
Cordialement,



Monsieur,

Vous avez fait part au président Jean-Jack Queyranne, au nom de la coordination « Sauvons l’enseignement professionnel » de vos inquiétudes au sujet de l’avenir de l’enseignement professionnel en France, en raison de la réforme engagée fin 2007 par le ministre de l’éducation nationale. Celle-ci va se traduire en effet par la généralisation à la rentrée 2009 des transformations des BEP en bac professionnel 3 ans ou en CAP, à quelques exceptions près, exceptions d’ailleurs annoncées comme provisoires.

Vous rappelez à juste titre les risques que cette réforme, engagée sans concertation à l’échelon national, du moins pas avec les Régions, pourtant compétentes, fait courir à la voie professionnelle, voie de réussite pour de très nombreux jeunes. Vous soulignez en effet que les lycées professionnels sont une composante essentielle de la formation initiale, complétés par les formation en apprentissage, car ils offrent très souvent une nouvelle motivation pour la formation, de véritables perspectives d’intégration sociale et professionnelle, aux jeunes désireux d’avoir rapidement un métier, et à ceux que les formations générales et le système de sélection ont laissé sur le côté, méconnaissant trop souvent leurs aspirations et leurs talents. Les LP contribuent aussi, comme vous le rappelez, à la dynamique économique du pays.

La Région Rhône-Alpes s’est très clairement positionnée : cette réforme, qui peut présenter des aspects intéressants (renforcement en particulier de l’offre en CAP, lorsque ceux-ci débouchent vraiment sur une insertion professionnelle, moindre risque de décrochage pour des élèves en cours de cursus), présente aussi des risques que le conseil régional a dénoncé, lors de son assemblée plénière du 27 mars dernier : risque d’accroissement des sorties sans qualification pour les jeunes les plus fragiles, si les moyens ne sont pas prévus pour développer parallèlement une offre de niveau V adaptée, risque de fragilisation de certains lycées professionnels, qui verraient à terme diminuer leurs effectifs de par la réduction de 4 à 3 ans du cursus menant au baccalauréat, non prise en compte des spécificités de l’enseignement agricole, risque de non adéquation des contenus et des durées de formation aux attentes des professionnels… Par ailleurs, la Région a d’ores et déjà estimé à plus de 11 M€ l’impact budgétaire de cette réforme sur les équipements et les locaux. Ce coût va peser sur les finances régionales, alors même que l’Etat avait clairement indiqué que la réforme ne devait rien coûter aux collectivités.

Enfin, cette réforme a été conçue sans prise en compte de l’apprentissage, dont le recrutement va être très clairement impacté par le passage du bac pro de 4 à 3 ans et la suppression de fait des BEP comme pallier de formation au niveau V.

Les Régions ont donc fait savoir au Gouvernement, via l’Association des Régions de France, exprimant d’ailleurs les mêmes réserves que le Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie, qu’une réforme de la voie professionnelle aurait dû être concertée avec les partenaires compétents, collectivités et branches professionnelles, et qu’elles seraient extrêmement vigilantes quant aux conditions et moyens de sa mise en oeuvre. De même, la réforme du lycée général et technologique ne pourra être élaborée sans une vision cohérente de l’ensemble des filières de formation initiale menant au baccalauréat et à l’enseignement supérieur.

La Région Rhône-Alpes partage vos préoccupations, et veillera donc avec une extrême vigilance, en étroite relation avec les rectorats et la DRAF, dans le cadre de ses compétences et du plan régional des formations professionnelles, à ce que la voie professionnelle ne soit pas réduite ni déséquilibrée, afin que les objectifs fixés en commun pour la réussite des élèves et leur insertion professionnelle et sociale, soient non seulement pris en compte, mais progressivement atteints.

Hélène Bernard

Conseil Régional Rhône-Alpes

Directrice générale adjointe


Chantal CHARREYRON

Secrétaire

Service Presse - Cabinet du Président

Tél : 04.72.59.40.15

ccharreyron@rhonealpes.fr



-----Message d'origine-----
De : webmaster [mailto:webmestre@rhonealpes.fr]
Envoyé : lundi 27 avril 2009 16:57
À : INTERNET PRESSE
Objet : rhonealpes.fr - Nouvelle question d'un internaute.



Un internaute a déposé une question à votre intention sur rhonealpes.fr.
Merci pour votre réponse rapide.
De la part de : Luc Douillard
E-mail : sauvonslenseignementprofessionnel@aliceadsl.fr
Question : Merci de retransmettre au cabinet de : Monsieur Queyranne, Président de la région Rhône-Alpes, Le 27 avril 2009, Objet : Sauvons l'enseignement
professionnel. Alerte sur les dangers de la réforme Bac pro 3 ans

Monsieur Queyranne,

C'est en tant que professeurs que nous nous permettons de vous écrire, au nom de toute la communauté des Lycées professionnels et de la coordination « Sauvons l'enseignement professionnel », inter-régionale et inter-syndicale. L'enseignement professionnel : un rôle vital trop méconnu. Comme vous le savez, l'enseignement professionnel représente environ 700 000 lycéens en France, un million en comptant les apprentis, soit 1 jeune sur 3, et plus de 60 000 enseignants au sein de 3 000 établissements de proximité. Dernière offre culturelle intégratrice pour de nombreux jeunes avant l'âge adulte, il joue un rôle considérable à la fois sur le plan socio-éducatif et sur le plan économique : Socio-éducatif, car le lycée professionnel est une filière d'excellence et de seconde chance pour des millions de jeunes salariés et de futurs entrepreneurs, qui ont y acquis compétences professionnelles et humaines, insertion sociale et autonomie, fierté et employabilité. Économique, parce que nos formations initiales constituent un poumon indispensable pour des branches vitales de not (...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire